S’occuper de ses parents quand ceux-ci sont trop âgés ou encore trop handicapés pour le faire seul, ce n’est pas une affaire simple. Il faut savoir mettre pause sur sa propre vie et prendre charge de la vie de ses parents comme ils ont fait pour nous en début de vie. Pour ce faire, il faut souvent arrêter le travail et donner tout son temps à ses parents. Cependant, il faut encore pouvoir percevoir un salaire ou une aide financière pour vivre et s’occuper de son parent âgé.
C’est là que nous venons en aide : voici la liste exhaustive des aides financières auxquelles vous êtes susceptible d’être éligible si vous vous occupez d’un parent âgé, handicapé, invalide ou autre.
Table des matières
Quelle aide pour s’occuper d’un parent âgé ?
Bien qu’il n’existe pas d’aide financière urgente, il existe de nombreuses aides financières pour s’occuper d’un parent âgé qui peuvent vous êtes proposées sont nombreuses et ont tous des conditions d’attribution. Voici un tableau récapitulant les aides et les informations importantes.
Libellé de l’aide | format | qui est éligible | à qui s’adresser | montant |
---|---|---|---|---|
Le Salaire Aidant Familial | Salaire / Versement mensuel | Frère, soeur, ascendant ou descendant de la personne affectée. | L’URSSAF | Variable |
Dédommagement de la PCH | Versement mensuel | Les personnes aidants ceux qui bénéficient de l’aide humaine de la PCH. | Les Services du Département | 4,13 € / heure ou 6,19 € / heure si la personne réduit / arrête le travail. |
L’Aide Ménagère à Domicile | Prise en charge des frais | Les +65 ans avec une perte d’autonomie et un revenu mensuel de moins de 868,20 € / (personne seule) ou 1 347,88 € (couple). | Mairie (CCAS) | Variable |
Le Congé Proche Aidant | Congé avec indemnités | Travailleurs avec au moins 1 an d’ancienneté dans l’entreprise, aidant une personne (avec qui il vit et / ou aide de manière régulière et stable) avec une perte d’autonomie de GIR 1 à 3. Des indemnités sont disponibles. | Son employeur | Indemnités : 58,59 € / journée, ou 29,30 € / demi-journée. |
Le Congé de Solidarité Familiale | Congé avec indemnités | Sont éligibles les personnes prenant un congé pour s’occuper d’un ascendant, descendant, frère ou soeur, ou une personne vivant avec vous et pour qui vous êtes la personne de confiance. | Son employeur | Indemnités : 56,33 € / journée, 28,17 € dans le cadre du travail à temps partiel. |
La PCRTP | Versement mensuel | Les personnes qui assistent ceux qui bénéficient d’une subventio suite à une maladie professionnelle ou accident du travail avec un taux d’incapacité de 80% minimum et qui a besoin d’aide pour d’exercer minimum 3 actes de la vie courante. | La CPAM | Si la personne a besoin d’aide pour entre 3 et 4 actes : 573,31 € ; entre 5 et 6 actes : 1 146,64 € ; et à partir de 7 actes : 1 719,99 €. |
1. Le statut d’aidant familial
Quand on parle du statut d’Aidant Familial, on parle en réalité du statut de salarié – et la personne que vous assistez est techniquement votre employeur. C’est pour cette raison qu’on appelle votre rémunération le salaire d’aidant familial : celui-ci est attribué dans le cadre de l’APA (l’allocation personnalisée d’autonomie). Le statut d’aidant familial vous offre la possibilité de profiter du congé de soutien familial ainsi que le congé de proche aidant (détails plus bas).
- Quels sont les conditions d’obtention ?
Pour être éligible au salaire d’aidant familial, vous devez remplir les conditions suivantes :
- Ne pas être marié, pacsé, ou en concubinage avec la personne invalide.
- Être frère, sœur, enfant, neveu ou nièce de celle-ci.
- La personne dépendante doit percevoir une aide particulière (AEEH, PCH, APA…).
- Comment devenir aidant familial salarié ?
Pour devenir aidant familial salarié, la première chose à faire est d’inscrire la personne bénéficiaire de l’aide en tant qu’employeur auprès de l’URSSAF. Cette inscription doit se faire sur le portail en ligne de Chèque Emploi Service Universel (CESU).
La personne recevra dans les jours suivants un numéro d’immatriculation ainsi qu’un identifiant et mot de passe. Elle devra se connecter sur CESU de nouveau, et vous déclarer en tant qu’aidant familial salarié.
- Cette aide financière est-elle cumulable ?
Le salaire d’aidant familial est cumulable avec un salaire à mi-temps : c’est-à-dire, si vous vous occupez d’un proche à mi-temps, vous pouvez cumuler le salaire perçu dans le cadre de cette assistance avec votre salaire habituel.
Il est également possible de cumuler votre salaire d’aidant familial avec le RSA. Notez cependant que ces revenus feront forcément baisser le RSA : le salaire d’aidant familial est pris en compte quand on calcule le montant du RSA.
- Exonérations et Réductions
Le bénéficiaire d’un salaire d’aidant familial peut avoir une réduction d’impôts de 50% des dépenses liées à leur statut. Cette réduction est toutefois limitée à 12 000 €, avec une majoration possible de 1 500 € par personne de plus de 65 ans à charge.
Notez également qu’un salaire d’aidant familial est également exempté des cotisations patronales de la Sécurité sociale sous certaines conditions. Pour profiter de cette exonération, il faut que :
- La personne dépendante bénéficie de l’APA
- Celle-ci est âgée de 70 ans ou plus OU 60 ans si elle vit seule et a besoin d’une aide supplémentaire pour les actes de la vie courante.
Si la personne aidée a subi un accident vasculaire cérébrale, consultez notre article sur l’aide financière après un AVC.
2. Dédommagement de la PCH
La PCH ou Pension de Compensation au Handicap, comprend 5 formes d’aide. Celles-ci sont : technique, humaine, aménagement du logement, aide spécifique ou exceptionnelle, transport, animalière.
L’aide qui nous intéresse aujourd’hui, c’est l’aide humaine. À l’inverse du salaire d’aidant, celui-ci peut être utilisé pour dédommager un large choix de personnes dans l’entourage du bénéficiaire. Si vous êtes proche aidant non éligible au salaire, cette option peut vous convenir.
Pour en savoir plus sur l’aide financière pour personne âgée, lisez notre article annexe.
- Quels sont les conditions d’obtention ?
Pour avoir un dédommagement dans le cadre de la PCH, la personne que vous assistez doit bien évidemment bénéficier de cette aide. Voici les conditions d’obtention de la PCH :
- Il faut avoir moins de 60 ans, ou avoir déjà rempli les conditions d’obtention avant 60 ans.
- Il faut avoir SOIT une difficulté ABSOLUE (lire incapacité totale) à faire une activité nécessaire quotidienne (ex : se laver), SOIT une difficulté GRAVE à faire deux activités nécessaires quotidiennes.
- Quelle est la prise en charge et le montant du dédommagement ?
La prise en charge par votre département dépend des ressources de la personne bénéficiant de la PCH :
- Pour une personne qui gagne moins de 27 520,44 € par an, le taux maximum de prise en charge de la PCH est de 100% dans la limite du maximum horaire (ci-dessous).
- Pour une personne qui gagne plus de 27 520,44 € par an, le taux maximum de prise de charge de la PCH est de 80 % dans la limite du maximum horaire.
3. L’aide-ménagère à domicile
Venons maintenant à une aide pratique auquel vous n’avez peut-être pas pensé et que vous êtes susceptible d’être éligible : une aide ménagère à domicile de la part de votre département.
Cette aide peut être très vaste : que le bénéficiaire ait besoin d’une aide pour la toilette, le ménage, les courses, la préparation des repas et bien d’autres, une aide peut vous être attribuée gratuitement ou à moindre coût.
- Quels sont les conditions d’obtention ?
Voici les conditions auxquelles vous devez répondre pour être éligible à une prise en charge d’aide ménagère à domicile.
- Le bénéficiaire doit avoir plus de 65 ans ou 60 si reconnu inapte au travail.
- Celui-ci doit ne pas pouvoir réaliser les tâches ménagères qu’une aide effectuera.
- Il doit gagner moins de 868,20 € / mois s’il vit seul, et 1 347,88 € s’il vit en couple.
- Il ne doit également pas bénéficier ni être éligible à l’APA.
- Quel est son montant, et comment est-elle versée ?
L’aide financière pour aide ménagère est versée par le département. Vous pouvez demander qu’elle soit versée directement au service d’aide que vous sollicitez (s’il est agréé et habitué à l’aide sociale), soit à vous-même si vous préférez employer un indépendant ou autre. Notez qu’il est possible que l’on vous demande une participation financière : la prise en charge à 100% n’est pas garantie.
Le montant de l’aide financière pour aide ménagère varie selon les revenus du bénéficiaire. Pour savoir à quel taux votre aide sera prise en charge, contactez votre mairie (CCAS).
- Comment l’obtenir ?
Pour demander une aide ménagère à domicile, contactez la mairie de votre commune – c’est ici que l’on vous remettra le dossier à compléter pour finaliser votre demande et recevoir une réponse.
4. Le congé de proche aidant
Le Congé de Proche Aidant (anciennement Congé de Soutien Familial) est destiné aux salariés du secteur privé.
- Quels sont les conditions d’obtention ?
Pour être éligible au congé de proche aidant, voici les conditions à respecter :
- Avoir un contrat de travail en cours depuis au moins un an dans l’entreprise.
- Pouvoir justifier d’une perte d’autonomie de GIR 1 à 3 sur la grille AGGIR de la personne aidée.
- Il doit SOIT vivre avec la personne en perte d’autonomie, SOIT entretenir des liens stables avec elle et l’aider de manière régulière.
Le congé de proche aidant peut durer jusqu’à 3 mois maximum, mais peut être renouvelé. En revanche, la durée totale de peut pas dépasser un an sur la totalité de votre carrière.
- Est-il rémunéré ?
Le congé n’est pas rémunéré par votre entreprise ou employeur. Cependant, vous pouvez – dans le cadre du congé de proche aidant – demander des indemnités journalières appelées APJA (Allocation Journalière de Proche Aidant).
L’AJPA est limitée à 22 jours par mois (pour un total de 66 jours au maximum), et est fixée à 58,59 € / journée, ou 29,30 € / demi-journée.
- Quels sont les démarches ?
Pour profiter du congé de proche aidant, vous devez informer l’entreprise de vos intentions rapidement. Il faut remplir le document disponible ici et le remettre à son employeur au moins un mois avant la date prévue de début de congé.
Vous devez faire accompagner votre demande des documents suivants :
- Une déclaration sur l’honneur qui précise si oui ou non vous avez pris un congé de proche aidant, et si oui, qui définit sa durée.
- Une deuxième déclaration sur l’honneur qui précise le lien que vous avez avec la personne aidée.
- Un justificatif de taux d’incapacité permanente au moins 80 % de la personne aidée.
- Un justificatif d’attribution de l’APA et le classement dans la grille Aggir.
5. Le congé de solidarité familiale
Le congé de solidarité familiale s’adresse aux salariés du secteur privé, et qui souhaitent aider un proche en fin de vie.
- Qui peut en bénéficier ?
Pour bénéficier de ce congé, la personne que vous souhaitez assister doit être :
- Votre ascendant (parent, grand-parent…).
- Votre descendant (enfant, petit-enfant…).
- Votre frère ou sœur
- Une personne vivant avec vous et pour qui vous êtes la personne de confiance.
La durée du congé est précisée par le salarié, avec une durée maximale qui varie en fonction de votre entreprise. Si l’entreprise ne fixe pas de durée maximale, elle est automatiquement fixée à 3 mois.
- Est-il rémunéré ?
Il ne s’agit pas d’un congé rémunéré par l’employeur : cependant vous pouvez demander une indemnisation sous forme d’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie.
Pour demander cette indemnisation, vous devez fournir :
- L’attestation du congé de solidarité familiale remplie par votre entreprise ou employeur.
- Le formulaire de demande d’AJAP.
Le montant de l’AJAP s’élève à 56,33 € par jour, ou 28,17 € si le salarié continue à travailler à temps partiel.
Si vous aidez votre compagnon en fin de vie, pensez également à vous renseigner à l’avance sur l’aide financière pour veuve auquel vous pourriez être éligible.
6. La prestation complémentaire pour recours à tierce personne
Parlons d’abord de la PCRTP ou « Prestation Complémentaire pour Recours à Tierce Personne », précédemment appelée Majoration Tierce Personne (MTP). Il s’agit d’un versement mensuel qui vise à rémunérer une personne qui aide une autre personne invalide à effectuer des actes quotidiens.
Cette aide est également présentée dans notre article sur l’aide financière pour maladie de longue durée.
- Quels sont les conditions d’obtention ?
Pour être éligible à la PCRTP, il faut :
- Que le demandeur bénéficie d’une subvention pour incapacité permanente suite à une maladie professionnelle ou accident du travail.
- Que le taux d’incapacité permanente de la personne aidée soit à 80% minimum.
- Qu’elle ait besoin d’assistance, car l’incapacité empêche d’exercer minimum 3 actes de la vie courante.
- Quels sont les démarches ?
A priori, la CPAM ou la MSA vous signalera si vous y êtes éligibles, et vous n’avez aucune demande à faire. En cas de doute, contactez votre caisse de sécurité sociale.
- Quel est son montant ?
Le montant de l’aide variera en fonction du nombre d’actes pour lesquels la personne bénéficiaire ait besoin d’aide.
- De 3 à 4 actes, la prestation se fixe à 573,31 €.
- De 5 à 6 actes, elle se fixe à 1 146,64 €.
- Et à partir de 7 actes, elle se fixe à 1 719,99 €.
7. Autres aides
- Aide pour le portage des repas
Une autre aide qui peut être intéressant de mentionner est l’aide pour le portage des repas. Vous pouvez demander non seulement d’avoir le repas préparé et livré à domicile, mais de bénéficier d’une réduction ou élimination totale de son prix.
Pour être éligible à celui-ci, il faut :
- Avoir au moins 65 ans (ou 60 si inapte au travail)
- Avoir des difficultés à préparer soi-même les repas et / ou faire ses courses.
- Être en situation d’instabilité financière.
Le montant de la prise en charge variera selon l’organisme. Une participation financière est souvent requise, en moyenne 0,30 € / repas.
Pour demander la prise en charge et le portage des repas, rapprochez-vous de la mairie de votre commune.
- Aides pour adapter le logement d’un proche âgé
Faisons également une petite présentation des aides financières pour améliorer et adapter le logement d’un parent âgé. Voici les deux aides disponibles qui permettront de réaliser des travaux afin d’adapter le logement d’un proche :
- L’aide “Bien vieillir chez vous avec habiter facile” de l’ANAH : pour être éligible à celle-ci, votre logement doit être âgé d’au moins 15 ans, vous devez avoir au moins 60 ans ET pouvoir justifier d’une perte d’autonomie dans la grille Aggir, vous ne devez être en dessous du seuil de ressources définies par l’ANAH, et vous ne devez pas avoir souscrit à un prêt à 0% pour l’achat du bien immobilier pendant les 5 années précédentes. Tous les travaux ne sont pas éligibles à cette subvention, rapprochez-vous de l’agence nationale de l’habitat pour en savoir plus.
- L’aide “Bien Vieillir chez Soi” de CARSAT : pour bénéficier de cette aide, vous devez être retraité du régime général de la sécurité sociale et avoir exercé le travail le plus long terme au régime général. Cette aide n’est pas accordée aux personnes qui bénéficient de la PSD, l’APA, la ACTP, la PCD ou la MTP (devenue PCRTP), l’aide pour service ménager, ni à ceux qui ne vivent pas chez eux.
Comment être rémunéré pour s’occuper de ses parents ?
S’occuper de ses parents n’est pas toujours une chose facile – surtout si ceux-ci sont handicapés ou ont une perte de mobilité. Heureusement, il existe les aides financières citées ci-dessous pour aider toute personne qui se retrouve à devoir mettre leur vie en pause pour assister un proche.
Quand on parle de rémunération pour soi en tant qu’aidant, il y a uniquement le salaire d’aidant familial, le dédommagement de la PCH ou encore la PCRTP qui sont destinées aux aidants – et chacun d’entre elles à des conditions d’obtention à respecter. Selon votre situation, vous devrez pouvoir trouver une aide financière pour s’occuper d’un parent âgé qui vous convient.
Quel est le salaire d’un aidant familial ?
Le salaire d’un aidant familial dépend de la personne que vous aidez. En effet, l’APA est soumis à certaines conditions et le bénéficiaire doit pouvoir montrer que ses dépenses sont en rapport avec sa perte d’autonomie. C’est elle qui décidera de votre salaire, et qui déclarera ensuite les heures travaillés et la somme payée à la fin du mois.